S’il paraît évident, lorsque l’on conçoit un édifice, de s’interroger sur les techniques et les matériaux employés ou sur sa situation, ces questions sont moins souvent soulevées à propos des images qui les représentent. Pourtant ces facteurs ne sont pas sans influer sur leurs significations.
Les travaux menés en histoire visuelle ont depuis longtemps repéré l’importance de ces facteurs tant dans la construction que dans la réception des images. Dans les champs de l’art et de la photographie, les approches dites « iconographiques » tendent par différentes stratégies de révéler ce qui structure l’appréciation des images, qu’il s’agisse des modes de fabrication ou des contextes dans lesquels elles sont vues.
Ce TD propose d’investir ces questions à partir du domaine des représentations architecturales. Il s’agit de développer une approche visuelle de l’espace construit par la manipulation d’images, abordée comme un moyen d’observation, d’action et de réflexion.
L’enjeu serait de mieux mesurer l’importance des facteurs matériels, techniques et contextuels dans la construction d’une signification interférant plus ou moins fortement sur les contenus narratifs.
L’exercice propose de construire une distanciation : en portant le regard sur une image existante, il s’agit tout d’abord de comprendre comment ces dimensions agissent, puis par l’acte de la reproduire, de l’altérer, d’introduire un écart ouvrant sur une nouvelle lecture.
Le TD a ainsi une double portée, à la fois théorique et pratique. Sur le plan réflexif, cet exercice permet de mesurer ce que l’image comporte d’artifice dans sa construction et ce que ce mécanisme a de productif.
Sur le plan de la pratique, la réalisation d’un artefact permet de se confronter aux procédés concrets, en gardant à l’esprit qu’ils tendent à la réalisation d’une représentation mentale.

Invités :
Iris Lacoudre, Victor Miot