Le littoral héraultais face au changement climatique
Les familles et habitants qui profiteront des plages de l’Hérault cet été sont encore insouciants quant à l’avenir de ce territoire. Pourtant, le littoral est en perpétuel mouvement. Contrairement à ce qu’ils pourraient imaginer, il a longtemps véhiculé l’image d’un territoire marginalisé. Jusqu’au début des années 1960, la côte est encore perçue comme inhospitalière en raison de ses eaux tumultueuses et des moustiques infestant les étangs et les zones humides. La Mission Racine, entre 1963 et 1983, a renversé cette image en créant sept nouvelles stations balnéaires, misant ainsi sur le tourisme de masse. Le regard sur la mer s’inverse et se focalise sur la côte, au détriment des activités liées à l’arrière-pays, telles que la viticulture. L’héritage de ce tourisme de masse laisse aujourd’hui un territoire saturé qui subit en outre une forte pression foncière. Aujourd’hui menacé par l’élévation du niveau marin, estimée d’après le Giec à plus d’un mètre d’ici 2100, le littoral héraultais fait face à une problématique de taille. à l’heure de la montée des eaux, quel est donc l’avenir de ce littoral si touristique ? La Direction Départementale des Territoires et de la Mer du département de l’Hérault, pour accompagner ses études paysagères et sa recherche dans la gestion intégrée du Domaine Public Maritime, souhaite à travers cette étude imaginer des scénarios qui aideront à construire le futur de ce littoral. Pour cela, l’analyse multidimensionnelle du territoire permet d’esquisser un scénario plausible à l’échelle du département. La stratégie qui en découle favorise les complémentarités entre l’arrière-pays et le littoral. Deux cas d’étude sont ensuite développées sur les communes de Mauguio-Carnon et de Portiragnes. Que leur rapport aux terres soit métropolitain ou rural, ces sites peuvent faire l’objet de démarches exemplaires, susceptibles d’initier une dynamique à l’échelle du département. Sauver la plage et les paysages, adapter les infrastructures, promouvoir les mobilités douces et de nouvelles manières d’habiter : tels sont les défis à relever.