Cahiers du DSA

Érosion du littoral et montée du niveau marin à Grimaud : un patrimoine architectural et sédimentaire en péril ?

Mot-clés : agriculture environnement fleuve / rivière identité territoriale littoral paysage port règlement risque tourisme village

Situé au fond du golfe de Saint-Tropez, le littoral de la commune de Grimaud a été urbanisé tardivement. Dans les années 1960, les terres marécageuses de l’estuaire de la Giscle attirent l’attention de l’architecte François Spoerry. Ce dernier, également marin, en fait l’acquisition dans le but d’y bâtir une cité lacustre : Port Grimaud. Dès lors, la côte maritime connaît une mutation rapide autour d’un tourisme alliant pratiques balnéaires et navigation de plaisance. Sur-aménagé, le littoral présente désormais d’importants dysfonctionnements écologiques et urbains. Le changement climatique, en cause dans la hausse du niveau marin, amplifie les risques liés à la submersion, à l’érosion et aux crues. Dans une situation critique, le littoral de Grimaud n’a plus la capacité de s’adapter naturellement. Son patrimoine sédimentaire et architectural est en péril. Au-delà des risques menaçant ses habitants, le tourisme, principale ressource économique du territoire, est fragilisé. Cette étude entend développer une stratégie pour accompagner ces mutations d’ici à l’horizon 2100. Son objectif est de permettre au territoire de composer avec les aléas naturels. L’adaptation aux dynamiques liées à l’eau est un levier de projet. Le territoire pourrait ainsi retrouver ses valeurs sociales et écologiques, celles-ci ayant été négligées au cours des dernières décennies. La proposition se fonde sur le retrait, la transparence hydraulique et la valorisation de la cité lacustre pour constituer un littoral inscrit dans toute l’épaisseur du territoire. Cet objectif ne peut être atteint qu’à travers une transition impliquant des étapes intermédiaires. Par son évolution, le paysage grimaudois propose un nouveau genre de tourisme et accepte les effets du changement climatique.