Cahiers du DPEA

Laboratoires collectifs de fabrique urbaine : Une éco-cité à la Réunion

Mot-clés : urbanisme citoyen espace public mobilité biodiversité

Le Territoire de la Côte Ouest de la Réunion (TCO) témoigne de la dissociation entre urbanisme et planification des transports. De voies de contournement en zones résidentielles enclavées, de murs antibruit en établissements industriels, le tracé du futur boulevard du littoral se dessine suivant une uniformité normalisée. Ces projets d’aménagement « sous-estime l’usager de la route en sa qualité de « voyageur », qui s’oriente à sa guise dans un paysage urbain et choisit consciemment sa voie. Il ignore le « plaisir » qu’il y a se déplacer, tant dans la ville que dans le paysage. » (Brès Antoine, “Figures discrètes de l’urbain, à la rencontre des réseaux et des territoires”, Metispress, 2015) Partir des mobilités permet d’interroger de façon prospective leurs inscriptions spatiales, leurs formes et leurs usages. L’étude vise à démontrer le rôle essentiel d’une infrastructure vivante, l’écoparc linéaire, avatar durable du boulevard urbain du littoral, dans le développement soutenable d’un territoire en pleine mutation et transition énergétique. Elle nous invite à considérer le (re)aménagement du territoire du TCO sur le long terme, et dans le cadre d’un processus itératif d’expérimentation. Prendre d’abord en compte le déjà-là, ce dont nous héritons de la ville, représente la première étape d’une démarche de réagencement soutenable et résilient, tout comme travailler sur ce qui a survécu à la croissance urbaine : les espaces de latences. Cette démarche de projet pour une ville frugale se décline à travers tous les composants de la bio¬diversité. L’enjeu est d’explorer les perspectives d’échanges avec l’écosphère dans le cadre d’une approche pérenne et diversifiée du réagencement territorial d’une infrastructure.