Architectures Lesbiennes

mardi 26 novembre 2024
à 13:00
Conférence
Leçon du mardi

Une infinité de lieux ont été pensés et construits pour abriter et permettre aux amours lesbiens d’être vécus. Je parlerai dans la cadre de cette conférence d’un travail de recherche en cours au sujet de ces architectures construites ou modifiées par des couples ou des communautés de femmes lesbiennes. Les architectures observées — tangibles ou disparues dans cet ouvrage ont l’ambivalence d’être à la fois des espaces permettant de vivre, de s’épanouir et de se cacher, de s’abriter et de se dérober simultanément. Ces lieux, que je nomme architectures lesbiennes, seront racontés au prisme des caractéristiques qui ont permis à ces personnes de se retrouver, de s’enfermer, de vivre à l’écart d’une société inhospitalière voire menaçante. Les espaces seront racontés à travers les récits et traces laissées par les personnes qui les ont conçus et habités comme un ensemble. L’architecture est pensée comme un lieu de création commun, un espace tampon, un intermédiaire matériel qui résulte de la création perpétuelle du couple ou de la communauté, comme une raison de vivre et une manière de survivre.

Milena Charbit est architecte et chercheuse au LéaV (ENSA-V). Elle enseigne à l’ENSA Versailles où elle prépare également un doctorat en partenariat avec la Casa de Velázquez. Sa pratique de la recherche est protéiforme et se matérialise par de nombreux types de restitutions (commissariat d’exposition, lectures, performances, livres, projets d’architecture, ateliers d’écriture, installations…).
Ses recherches se concentrent en ce moment sur les architectures lesbiennes, sujet de son prochain livre aux éditions Shed publishing.

Cycle
Proposé par Emmanuelle Raoul-Duval et Jacques-Marie Ligot, le cycle de leçons du mardi intitulé Monstrum est une opportunité de réfléchir à comment les replacer dans notre corpus architectural, quels rites d’acceptation proposer pour y réengager les corps, comment intervenir réparer-augmenter l’architecture et apprivoiser notre monstruosité. À travers ce cycle, il paraît important de regarder autrement ce que peuvent nous enseigner les monstres, en étudiant leurs impacts sur la ville et l’architecture et en observant certaines pratiques réparatrices, certains déplacements symboliques et penser l’intervention architecturale comme une prothèse sur un corps en pleine transformation.