mardi 24 septembre 2024
à 13:00
en qualité de professeure invitée

Le foyer de l’insurrection : six propos sur l’espace domestique

Longtemps considéré comme le havre de paix de la famille, le logement est en réalité un terrain de guerre où se croisent pressions économiques, nécessités environnementales et désirs individuels.

Le féminisme matérialiste nous a enseigné que "le personnel est politique": c'est donc en traçant l'évolution de l'architecture domestique qu'on peut comprendre comment la subjectivité de genre et de classe a été redéfinie dans l'Europe de l'âge du capitalisme.

La conférence s'attachera à construire une généalogie du "chez soi" moderne, de Serlio à aujourd'hui, qui met en évidence l'importance du travail ménager en essayant d'expliquer comme la définition typologique des différentes pièces a évolué en parallèle aux rôles de genre.

Étudier notre histoire, pourtant, n'est pas un exercice anodin ; le but de cette recherche, c'est de comprendre que le modèle de logement qui correspond à la famille nucléaire n'est pas "naturel" mais plutôt le résultat d'un long processus — et donc, un modèle qui peut, et doit, être contesté.

À travers une critique de la cristallisation fonctionnelle des pièces et de la technologie qui les dessert, le propos de la conférence cherchera à repenser le pouvoir du discours typologique, un outil disciplinaire qui a souvent conduit les architectes à la répétition de tropes mais qui pourrait être détourné pour ouvrir de nouvelles perspectives.

Si l'expérimentation typologique a encore un potentiel, c'est alors aux architectes de proposer un nouvel imaginaire domestique, interrogeant la possibilité de repenser nos modes de vie au-delà du concept de foyer traditionnel.