Une histoire de traversées
Le récit de l’épave, un lien entre Langeais et la Loire
Le 5 mars 1795, le deuxième chaland d’un train de six bateaux naviguant sur la Loire coule à fond à proximité de Langeais. En 2015, la redécouverte de l’épave par un riverain entraîne la constitution du Projet collectif de recherche « épave et naufrage en eau douce depuis le haut Moyen âge ». L’analyse des vestiges contribue alors à révéler l’importance qu’a eu la Loire comme axe majeur de navigation fluviale. L’épave est en le témoin direct, et la ville de Langeais était intimement liée au fleuve jusqu’aux transformations récentes. Mais au-delà d’enrichir l’histoire de la navigation de Loire, le récit du chaland, de son naufrage et de la dispersion de ses vestiges témoigne aussi des dynamiques de ce fleuve, tantôt paisible à l’étiage et violent lors des crues.
L’étude de faisabilité d’un site d’interprétation autour de l’épave du chaland conduit dans un premier temps à un travail de reconnexion entre le centre de Langeais et la Loire. Dans une seconde partie, le champ d’analyse s’étend au-delà du lit endigué et investit l’ampleur du lit majeur du fleuve. Le site d’interprétation prend alors la forme d’un parcours transversal allant du coteau de Langeais à celui qui lui fait face, à Lignières-de-Touraine, en passant par la commune de la Chapelle-aux-Naux dans la plaine alluviale.
Le dessin du parcours étendu permet de révéler les différentes composantes du paysage ligérien. Le projet est ainsi conçu autour de la mise en valeur des ouvrages hydrauliques régulateurs des cours d’eau, comme les levées et les canaux. Il se fonde aussi sur les tracés issus de l’évolution du fleuve et qui constituent la richesse du paysage de la plaine alluviale. Des chemins adaptés aux différentes saisonnalités du lit majeur de la Loire se dessinent ainsi, soulignant le contraste entre ce paysage souple et instable et la pérennité des infrastructures qui s’y sont établies.