L’A11, de la séparation à l’intégration dans le territoire angevin.
L’usage de la route représente 27% des émissions de gaz à effet de serre françaises. Celles-ci sont émises en majeure partie sur les autoroutes dont, aujourd’hui, leur utilisation est décriée à juste titre. Pourtant, faute d’alternatives, la voiture individuelle reste une nécessité pour beaucoup des trajets quotidiens. L’imaginaire carboné associé à l’autoroute masque ses potentialités et bloque notre aptitude à imaginer ses évolutions. En effet, l’infrastructure routière présente plusieurs avantages dont un maillage généralisé à l’échelle nationale, une capacité à accueillir différents types de transports y compris des nouveaux, et un coût carbone déjà dépensé pour sa fabrication. Il est donc nécessaire d’explorer la transformation des usages et des services de ce patrimoine. L’étude confiée au DPEA Architecture Post-Carbone par VINCI Autoroutes s’inscrit dans un contexte national et politique. L’entreprise gère, exploite et entretient la moitié des autoroutes françaises concédées. En tant que concessionnaires VINCI Autoroutes est tenu dans le cadre d’un contrat avec l’Etat de réaliser plusieurs missions. L’Etat quant à lui fait figure d’autorité et de contrôle. La Stratégie Nationale Bas Carbone (SNBC) portée par l’Etat, impose au réseau autoroutier d’évoluer pour que la société privée conserve l’exploitation autoroutière. Cela passe par la limitation de ses émissions de carbone, ainsi VINCI Autoroutes avec cette étude interroge la façon dont les futurs usages de l’autoroute peuvent contribuer à sa “décarbonation” d’ici 2030. La commande est axée sur la multimodalité ainsi que la relation entre l’autoroute et les territoires qu’elle traverse. L’étude est située sur Angers et sa métropole, néanmoins la méthodologie qui y est expérimentée est potentiellement applicable à d’autres métropoles. L’hypothèse faite ici est celle d’une autoroute plus collective par la mise en place d’un réseau de covoiturages et de bus. Ce Réseau Express Autoroutier (REA) se déploie à l’échelle de la métropole angevine. L’étude propose un tracé de ce réseau et prospecte sa mise en place au travers trois projets situés. Des usages alternatifs et sobres y sont expérimentés spatialement. L’étude soulève différentes interrogations : Dans quelle mesure transformer sobrement les usages de l’autoroute ? Cette transformation est-elle l’occasion de s’ancrer dans les territoires traversés par le réseau ? Comment peut-elle participer à l’évolution de ses territoires ? Vers quel rôle VINCI Autoroutes doit-il tendre au sein de ses territoires? Quel nouvel imaginaire proposer et rêver pour l’autoroute ?Etudiants :
Clothilde Duverger, Audrey Guiblin, Pierre Lorrin, Charles Waltmann
Commanditaires :
Vinci autoroutes
Lecture en ligne