École d’architecture
de la ville & des territoires
Paris-Est

Winter school
Les Formes du Réemploi

Du 05.02.2024
au 09.02.2024
workshop
experimentation

La Winter School est un exercice intensif d’une semaine qui permet à plus de 250 étudiants de l'École et à des étudiants venus du monde entier de travailler de manière collective et transversale sur la thématique choisie par Thibaut Barrault, commissaire de cette 9e édition : le réemploi.

Intitulée « Les Formes du Réemploi », la Winter School posera des questions liées au réemploi, à la réutilisation des matériaux, au recyclage. Si le premier moyen conserve la fonction, le deuxième la forme et le troisième la matière, tous structurent des regards indulgents avec le patrimoine matériel qui nous entoure. Ces processus sont autant de méthodes et de techniques de valorisation des déchets, d’engagements pour combattre les phénomènes d’obsolescence, d’outils pour proposer une seconde vie aux objets et aux matières de notre environnement, mais aussi de lectures possibles des territoires dans lesquels nous œuvrons.

Description des workshops de la Winter School 2024

01. Architectures apparentées

Que pourrait-on construire à partir de la déconstruction de la Farnworth house de Ludwig Mies van der Rohe, du Solar Pavillon de Alison et Peter Smithson ou encore la célèbre tour de Gustave Eiffel ? Cette hypothèse terrible et jouissive à la fois constitue notre point de départ. Penser un projet de réemploi à partir d’une ressource singulière : la déconstruction d’un bâtiment iconique de l’histoire de l’architecture. À partir d’un inventaire méticuleux et exhaustif des éléments qui la constituent, il s’agira d’inventer une écriture spatiale nouvelle. Ce travail de recomposition, de redistribution, et de détournement d’objets devra être mené avec l’objectif d’accueillir un nouveau programme, une fonction distincte à celle de la référence initiale.

Encadré par Eva Maloisel et Jean-Benoît Vétillard

Architecte et enseignante à l’École d’architecture de la ville et des territoires Paris-Est, Éva Maloisel est associée du bureau d'architecture Peaks fondé en 2015 avec Charles Aubertin, Camille Dupont et Samuel Jaubert de Beaujeu. Exerçant entre Pantin et Marseille, l'agence confronte sa pratique à différentes échelles de projet : paysage, équipement, logement, scénographie, mobilier - avec la volonté de proposer une architecture aux contours ambiguës, articulant formes autonomes et objets contextuels, science du détail et bricolage. Peaks envisage chaque projet comme une question ouverte sur la pratique de l’architecture, par la manipulation des conditions de sa production, de son vocabulaire formel, de sa programmation et de sa matière.

Jean-Benoît Vétillard est architecte diplômé de l’École Nationale d’Architecture de Bretagne. Il mène depuis 2009 une activité personnelle où toutes les échelles sont abordées; où l’art, la scénographie et l’architecture, cohabitent sans hiérarchie préconçue. Il fonde en 2014 Jean-Benoît Vétillard - Architecture. Il enseigne à l’École d'architecture de la ville et des territoires de Paris Est et à l’École Supérieure d'Art d'Angers. Il est lauréat des Albums des Jeunes Architectes et Paysagistes 2018, et en 2019 du prix européen 40 under 40.


02. Communards

Dans le cadre de la Winter School « Les formes du réemploi », Communards est une expérience visant à établir un lien entre la théorie et la pratique au sein des écoles d’architecture. Cette initiative explore la réutilisation dans le contexte d’une discussion plus vaste sur le travail humain, la production post-capitaliste et les systèmes de valeurs alternatifs. L’objectif est d’éviter la fétichisation de la réutilisation en tant qu’assemblage de matériaux. La Zone des Communards est le théâtre d’un processus collectif de création d’un sol commun au sein de l’école. De ce sol émerge des dispositifs et des usages qui véhiculent un langage de la lutte. Le socle commun de cette spatialité réside dans la capacité d’habiter et d’activer l’école en tant que lieu résilient, dynamique et vivant.

Encadré par deux collectifs : Collectif (in)visible et ZATTERE

Collectif (in)visible (Gaspard BASNIER, Léo DIEHL-CARBONI, Lawan-Kila TOE)
Liés depuis leurs études à l'ENSA Versailles, Collectif (in)visible est un laboratoire de recherche collaboratif sur les récits architecturaux du sol et du sous-sol. Le collectif mène une recherche sur la force additive et soustractive de l’architecture. A travers cette réflexion, émerge l’idée de croiser les temporalités variables de l’architecture en développant un récit commun entre matière, paysage et usages domestiques. En explorant une diversité de médias graphiques, d’échelles et de programmes, se dessine une méthodologie de recherche sur-mesure.

ZATTERE (Caterina CAMELI, Tommaso CASOTTO, Andrea CONSONNI, Pietro FRANCESCHI, Giuseppe GREPPI, Alessandro RICCI, Giulia ROSA)
ZATTERE est une pratique collective fondée en 2021, dispersée à travers l’Europe mais principalement basée à Milan. C’est un méli-mélo de huit têtes pensantes différentes qui partagent un point de départ : le soin dans l’examen des processus que d’autres déclarent non pertinents. Jusqu’à présent, les projets de ZATTERE allaient de structures auto-construites à des expositions, des performances et des aventures basées sur la recherche.


03. Composer (avec) l’ordinaire

La lumière s’éteint et le théâtre s’ouvre sur un ensemble d’objets qui s’animent. Des parties de cabanes, d’infrastructures, d’écoles, d’entrepôts défilent pour composer un capriccio italien. On discerne des composantes ayant une certaine familiarité. Un sentiment de déjà vu rapide et diffus fondu dans des formes sans âge habite la représentation.
Cette scène du réemploi illustre la trajectoire temporelle des ressources collectées dans les bâtiments ultra-ordinaires et extraordinaires du territoire de Marne-la-Vallée. Le décor met en lien l’atlas de la ressourcerie aux collages explorant les possibles trajectoires d’une ressource. Sur la scène, les nouvelles compositions architecturales prennent forme par les ressources ordinaires mises en récit.

Encadré par Adèle Sorge et Aurélien Rabary

Adèle Sorge, associée de tout terrain, se livre à la composition du dialogue. Elle associe d’une part la stratégie, acquise via son master en sciences politiques (Sciences Po), et approfondie lors de ses expériences en maîtrise d’ouvrage à la ville de Paris. Et d’autre part la fabrique, la construction, la manipulation de la matière concrète où les mains sont à la manœuvre, pour modeler des projets avec sa vision architecturale et urbaine, et en assurer leurs constructions (Ensa de Paris-Est, 2017).

Aurélien Rabary, diplômé de l’Ensa de Paris-Est et associé au sein de l’agence Obras architectes, s’intéresse aux représentations associées à la transition environnementale et à leur capacité à engager de nouveaux rapports avec les territoires. Les projets urbains et architecturaux qu’il contribue à mener ont en commun de développer une approche contextuelle, sensible et pragmatique, dans lesquels les aspects culturels et techniques concourent à des objets urbains plus sobres.


04. Dirty Spolia

Les spolia sont ambivalentes et questionnent la dimension prosaïque et symbolique de la réutilisation de fragments d’édifice. Leurs provenances initiales, leurs conditions d’acquisition et les raisons de leur réutilisation constituent une trajectoire de réappropriation qui charge l’édifice où les spolia ont pris place d’un sous-texte à décoder. Dans cette trajectoire, quel sens l’architecture peut-elle donner aux fragments ordinaires légués par la modernité ? Dirty Spolia s’organise en quatre moments : la collecte d’artefacts dans le territoire ; leur restitution photographique ; leur broyage pour obtenir un matériau de construction ; et enfin la construction d’une pergola à partir de ce matériau, à l’intérieur duquel s’insèrent des spolia intacts. Ou l’appropriation d’une culture révolue.

Encadré par Vanessa Pointet et Thibaut Pierron

Vanessa Pointet a étudié l’architecture au BTU Cottbus et à l’ENSA Lyon. Elle a collaboré avec Alexander Römer et Constructlab (2011), Guyard Bregman (2011-2012) et Bureau A (L. Banchini, D. Zamarbide) à Genève et Lisbonne (2013-2017). Depuis 2018, elle enseigne dans le laboratoire EAST de M. et A. Fröhlich à l’EPF Lausanne. Elle rejoint en 2023 en tant qu’enseignante de projet le master éléments, structure & architecture de l’Ensa de Paris-Est. En 2018, avec Thibaut Pierron, elle fonde l’agence d’architecture Sub.

Thibaut Pierron a étudié l’architecture à la TU Berlin et à l’Ensa Lyon. Il a collaboré avec LIN à Berlin (2013), Johnston Marklee à Los Angeles (2014) et Bureau A à Genève (2015). En 2021, il soutient sa thèse de doctorat sous la direction de K. Geers à l’EPF Lausanne. Il a enseigné à l’Ensa Lyon et l’Ensa de Paris-Est. Depuis 2022, il enseigne dans le laboratoire TEXAS de É. Lapierre à l’EPF Lausanne. En 2018, avec Vanessa Pointet, il fonde l’agence d’architecture Sub.


05. Future Concrete

Pour rompre avec le modèle de la table rase mis en application sur les chantiers de la Grande Reconstruction, le workshop Future Concrete s’inspire des techniques de réemploi et de recyclage séculaires pour travailler à la valorisation de bétons architecturaux issus de la déconstruction. Les étudiants sont amenés à expérimenter à partir de matériaux issus d’un chantier de démolition / d’extraction à proximité de l’école, pour créer un corpus de nouvelles matières, formes et structures dédiées à l’élaboration de mobiliers pour l’espace public, en particulier d’une assise : une manière de magnifier (pour le bien commun) un gisement dormant très répandu et peu apprécié dans l’imaginaire collectif (par sa contemporanéité et sa grande standardisation).

Encadré par Anna Saint Pierre, Audrey Guimard et Éliane Le Roux

Anna Saint Pierre travaille sur la mémoire des lieux à travers la collecte et la réutilisation de matériaux de démolition. Designer textile de formation, elle a soutenu en 2022 une thèse SACRe intitulée « Textiliser la mémoire bâtie ». Ses recherches ont été soutenues par l’ANRT pour être intégrées aux projets de l’agence d’architecture SCAU (2018-2021). Elle réalise depuis des projets artistiques dans l’espace public en collaboration avec l’ensemble des acteur·rices du chantier.

Artiste-sculptrice et scénographe, grande admiratrice de la nature et fervente partisane d’une prise de conscience dans nos manières de créer et de vivre l’art, Audrey Guimard appréhende l’espace dans toutes ses dimensions, du monumental à l’objet. Le travail de la pierre lui permet de créer des projets collectifs engagés, mettant en lumière les stériles de carrières ainsi que des matériaux collectés dans la nature aux potentiels incroyables et des savoirs faire ancestraux.

Architecte de formation, Eliane Le Roux est diplômée de l’EPFL. Depuis 2008 elle collabore avec le Bureau Bas Smets comme directrice artistique. Elle définit l’essence conceptuelle des projets et leur imaginaire. En 2014 elle cofonde le Studio Undr à Paris. Pendant 6 ans, elle se dédie aux évènements pour la mode et le luxe, dont Maison Margiela, Nike, Piaget, Lagerfeld. En 2023, elle monte Rocas, un studio dédié aux pierres qui l’explore sous toutes ses échelles, de la carrière à l’espace public.


06. Gargouille et crapaudine

Revenir sur la question de l’ornement qui n’a jamais été aussi contemporaine.
Le remploi d’une réflexion perdue avec la modernité, pour questionner une série d’éléments et d’installations techniques non réfléchies et souvent subies par les bâtiments contemporains, afin de les rendre visibles et de les magnifier. La gargouille est un élément associé dès l'Antiquité à celui du mascaron, grand masque grotesque représentant la tête d'un homme ou d'une figure imaginaire. La présence de ces éléments au Moyen-Âge et durant la Renaissance avait autant une nécessité fonctionnelle, liée à l'écoulement des eaux, qu'un rôle de protection symbolique de l'édifice face aux forces maléfiques.
Transposer un objet de son contexte familier dans un autre contexte, de telle sorte que cette altérité pose la question de l'essence de l'objet.
Empêcher une perception des choses dictée par l'habitude en travaillant sur des matériaux banals, ordinaires, laids que l'on utilise généralement pour des endroits situés à l'abri des regards.
Loos écrivait dans Paroles dans le vide « La Vénus de Milo aurait autant de valeur si elle était en pierre à gravier - à Paros on gravillonne les rues avec du marbre de Paros - ou en or. »

Encadré par Ana Miscu et Thomas Sindicas

Diplômée en 2014, Ana Miscu est aujourd’hui architecte praticienne à Marseille, après neuf ans au sein de l’agence parisienne NP2F. Portée par une vision critique de l’architecture, ses recherches l'ont amenée à questionner les formes de pratiques émergentes du métier et les programmes obsolètes existants.

Thomas Sindicas est artiste plasticien et architecte. Tour à tour inspecteur graphique des barrières d’octroi contemporaines (avec sa série de dessins des péages franciliens), topographe des murailles anti-son qui enserrent le Grand Paris, spectre-architecte des trente glorieuses pour les besoins d’une visite théâtralisée autour d’un échangeur autoroutier, cet arpenteur invétéré des interstices confronte dans ses créations sa subjectivité et ses interrogations aux mutations du tissu urbain et des habitants de sa surface.


07. Georges Perec, Human Algorithm

L’acte de transformation permet de porter un regard neuf sur les objets qui nous entourent au quotidien. Comme tout autre type de conception, cette action peut se baser sur une démarche rigoureuse, un ensemble de contraintes et de règles qui structurent la création. La semaine portera sur l’étude et l’expérimentation de ces processus créatifs : la transformation y sera appréhendée du point de vue de la méthode plutôt que de l’objet produit. Georges Perec, qui a mis au point des outils et des méthodes basés sur le jeu et la contrainte, sera notre point de départ pour explorer ces processus. A partir de l’analyse de ses romans, nous élaborerons une série d’exercices et tenterons d’y répondre, laissant les programmes définis nous guider vers des réponses imprévisibles, à la manière d’une intelligence “artificielle“.

Encadré par Rosalie Robert
Rosalie Robert est architecte et maîtresse de conférence associée à l’Ensa de Paris-Est.
Diplômée de l’Ensa Nantes en 2013, elle a travaillé au sein de l’agence Bruther avant de fonder sa propre agence en 2016, à Paris. Elle est titulaire du DSA Architecture et Patrimoine de l’Ensa Paris-Belleville et du Post-Master Recherche en Architecture de l’HESAM Université. En 2023, elle fonde avec l’architecte Léa Cottreel l’agence RREEL,
qui s’intéresse à tous types d’interventions sur l’existant, de la restauration d’édifices protégés à la reconversion du patrimoine rural ou industriel.


08. Intérieur mousse

La mousse, bien qu’invisible, presque toujours emballée, protégée, est constituante de nos intérieurs. Elle les rend confortables. Comme un étui, elle finit par conserver la mémoire des positions de chacun et chacune au sein de l’espace domestique.
Gisement inépuisable de déchets - 4 millions de matelas sont jetés chaque année en France -, la mousse est pourtant une matière malléable, aux propriétés élaborées par un demi-siècle de recherche de pointe dans le secteur aérospatiale et l’industrie du sommeil. Intérieur mousse propose de détourner ces propriétés pour lui donner la forme et l’empreinte de nouveaux usages domestiques. La manipulation expérimentale de cette matière plastique est ainsi l’occasion de remodeler les relations à nos espaces intimes et à leurs objets.

Encadré par Julia Tournaire, Antoine Kersse et Pauline Degrand-Guillaud

Julia Tournaire obtient en 2011 un diplôme d’état en architecture à l’Ensa Lyon, et en 2019 un diplôme en sciences sociales et linguistique à l’EHESS à Paris. Après avoir travaillé au sein des agences DOGMA à Rotterdam, et l’AUC à Paris, elle co-fonde l’Institut Palmyre en 2017. Elle enseigne à l’Ensa de Paris-Est (2018-22), l’Ensa Nantes (2022-23) et l’Ensa Bretagne à Rennes (2019-23). Elle est également co-rédactrice en chef de la revue Habitante et membre du collectif en sémantique Programma.

Antoine Kersse obtient en 2012 un diplôme d’état en architecture à l’ENSA Lyon, un CAP Menuiserie-Agencement à Paris en 2018 et son Habilitation à la Maîtrise d’OEuvre en Nom Propre en 2019 à l’Ensa Versailles. Après avoir travaillé au sein des agences Monadnock et MVRDV à Rotterdam, et Brunet Saunier Architecture à Paris, il co-fonde l’Institut Palmyre en 2017. Il est assistant du Sutdio Widerski à l’Ensa de Paris-Est (2016-17) et participe au workshop d’été de l’INDA à Bangkok en 2017.

Pauline Degrand-Guillaud obtient un diplôme d’architecte en 2011 à la Faculté La Cambre Horta à Bruxelles et le titre d’Architecte en 2014 (équivalent belge de l'HMNOP). Elle collabore ensuite avec plusieurs agences en Belgique et aux Pays-Bas, notamment : MVRDV, De Vylder Vinck Taillieu et Agwa. Depuis 2018, elle travaille au sein de l’agence Barrault Pressacco à Paris en tant que directrice de projets. Elle enseigne depuis 2022, le projet d’architecture à La Cambre Horta à Bruxelles.


09. Le Cours des Choses

À la manière des artistes Peter Fischli et David Weiss dans leur film Der Lauf der Dinge (1987), Le Cours des Choses propose de créer de nouvelles situations et interactions entre objets et matériaux réutilisés au travers d’une grande réaction en chaîne. Les matières premières sont issues de la Ressourcerie du Cinéma située à Montreuil, dans le complexe Mozinor, qui récupère des éléments issus d’anciens décors de cinéma dans une démarche de revalorisation et d’économie circulaire. Afin de saisir l’entièreté du système, les étudiants réaliseront un film en plan-séquence où gravité, assemblages et mouvements tiendront les rôles principaux.

Encadré par Camille Gineste et Gwennaïg Rougetet

Camille Gineste, architecte-urbaniste, mêle dans sa pratique territoire et architecture. En s’inscrivant dans la continuité de son parcours au sein du master Fragments à l’Ensa de Paris-Est, elle évolue aujourd’hui au sein de l’agence d’architecture et d’urbanisme LIST. Elle a assisté Thibaut Barrault au sein de son studio de projet à l’Ensa de Paris-Est.

Gwennaïg Rougetet est architecte diplômée de l’Ensa de Paris-Est. Elle cherche dans sa pratique à concilier questions architecturales, urbaines et sociétales, en accordant une place centrale au droit au logement. Elle est engagée sur ces sujets aussi bien dans l’associatif (chez les Compagnons Bâtisseurs) que par l’action militante.


10. Les techniques oubliées

La circularité évoque souvent les éléments visibles d’un bâtiment, mais qu’en est-il de sa couche technique ? Bien que brièvement abordées dans Elements of Architecture de R. Koolhas, les techniques sont rarement considérées comme des éléments architecturaux à part entière, malgré leur abondance et leur rôle essentiel dans la fabrication du confort de nos ouvrages. Absentes de l’intérêt des architectes et cachées dans les doublages, ces techniques sont également négligées des réseaux de réemploi, conduisant souvent à leur inévitable incinération. L’initiative « Les techniques oubliées » propose un changement de perspective radical en conférant de nouvelles fonctions à ces éléments techniques, rétablissant ainsi les empreintes d’un artisanat selon G. Semper, aujourd’hui oubliées.

Encadré par Vivien Camus, Flore Fockedey et Matthieu Perin

Diplômé en 2013 de l’Ensa de Paris-Est, Vivien Camus est aujourd’hui architecte praticien à Bruxelles, et en partie au sein de l’agence MDW Architecture. Ses projets l’ont amené à travailler aussi bien sur l’esthétisme assumé des techniques en architecture, que sur les matériaux biosourcés et la circularité dans la construction.

Diplômée de la Cambre-Horta / ULB (BE), Flore Fockedey est architecte designer à Bruxelles. Elle s’intéresse aux surfaces, soit la matérialisation de ce qui circonscrit un volume occupé. Si elle a souvent recours au textile, ses projets n’y sont pas limités. Elle considère qu’une surface est créée par assemblage ou addition d’un module, tantôt tissé, tricoté, emboité. Cela sous-tend de travailler en relation étroite avec les spécificités de la matière utilisée. Elle enseigne à La Cambre depuis 2023.

Diplômé en 2015 de l’UCL Tournai (BE), Matthieu Perin est aujourd’hui architecte praticien à Paris, dont une partie de sa pratique se fait au sein de l’agence Barrault Pressacco. Ses sujets d’études, dans sa pratique, requestionnent la matière et ses ressources. Il prend part au recherche sur le béton de chanvre à la suite de son expérience sur le chantier de l’immeuble rue Marx Dormoy.


11. Material models as forms of reality

Les processus de conception sont généralement divisés en concept, développement formel, prototypage pratique et production. De nos jours, le développement formaliste se fait principalement de manière virtuelle. Il se déroule pendant que le concepteur choisit parmi des gammes limitées de menus logiciels prévisibles. Les quelques modèles matériels qui sont effectivement réalisés à la fin du processus sont généralement schématiques et destinés uniquement à l’affichage. Ainsi, la seule interaction réelle avec le matériau n’est pas destinée à contribuer à la pensée créative, mais seulement à servir de façade. De plus, ces modèles sont souvent non recyclables/dégradables. À la lumière de ce qui précède, l’atelier proposé cherche à encourager le développement formaliste tout en travaillant avec divers matériaux surprenants prêts à l’emploi pour trouver des solutions créatives qui contribuent à une pensée de conception diversifiée, actuelle et écologique.

Encadré par Einat Leader
Orfèvre, conférencier, chercheur et conservateur, Einat Leader écrit sur le processus créatif, l’histoire de la joaillerie et de l’artisanat et la pédagogie. Professeur associé à l’Académie Bezalel, Jérusalem. Responsable du département de bijouterie et de mode de 2005 à 2013. Leader a reçu des prix et participé à de nombreuses expositions, dernièrement à la 20e Triennale internationale de l’argent (DIVA, Anvers) ; co-commissaire de l’exposition Bezalel au Design Museum, Munich, et expose actuellement au Ha’Ir Museum, Tel Aviv-Jaffa.


12. Sample architecture

Borges affirmait que personne ne peut prétendre à l’originalité, tout écrivain étant sobrement «traducteur et annotateur d’archétypes préexistants». Le processus créatif passe ainsi par l’appropriation subjective et contextuelle d’un existant reformulé et découvert sous une nouvelle peau. La création par la réutilisation et l’imagination.
Suivant ce principe de manière ludique et expérimentale, nous combattons l’obsolescence. Tel un compositeur, l’architecte inspiré.e peut décortiquer théoriquement et physiquement tout objet afin de le détourner et le faire renaître en une nouvelle pièce qui impactera son environnement spatial.
Nous vivons un temps de nouvelles associations composées par une multitude d’échantillons existants. Ici, l’architecture du sample y règne en maître.

Encadré par Romain Iff et Pierre Musy

Romain Iff a étudié et travaillé à Washington, Lausanne, Barcelone, et Paris. Il obtient son diplôme d’architecte à l’ETHZ en 2022. Ses réflexions s’épanouissent dans l’apparente instabilité de la liminalité, ses créations portant sur la dérive des éléments, de l’équilibre fragile de leurs masses et de leurs forces. Ses projets traversent les échelles allant du design d’une maison de vacances, de la construction temporaire d’un atelier, à l’altération sculpturale de tubes en borosilicates.

Pierre Musy est architecte ETHZ et vidéaste. Il est fasciné par l’impact et l’altération des narratives (ir)-réel dans la vie quotidienne. Sa pratique se concentre sur la conception d’espace (non)-bâtie à travers les échanges sociaux ou la pratique de rituels. Sa réflexion repose sur l’observation d’un monde entremêle afin d’y dévoiler des réalités collatérales. Il est également co-curateur de la galerie d’art indépendante BELLA (Zürich) et membre du collectif XENIA.


13. tiles

Une part importante des matériaux offerts en réemploie sont sous la forme d'objets sériels, répétitifs et à paver : dalles de faux plafond, moquette, brique, pavés, carelage etc. Leur utilisation demande un calepin, sujet profondément architecturale. Comme JJ Gibson le décrit dans "l'Approche écologique à la perception visuelle", la structure des surfaces est fondamentale pour notre perception de l'envionnement.
Le workshop cherche donc à aborder le sujet du calepinage. Nous proposons en introduction l'intervention d'un mathématicien pour décrire les principes des pavages périodiques du plan. Les étudiants devront choisir un espace existant à calepiner avec des matériaux disponible en quantité en réemploi. Le rendu se fera sous la forme de maquettes et de dessins à la main.

Encadré par Gaspard Clozel et Laura Chérubin

Diplômé de l’Ensa de Paris-Est en 2014, Gaspard Clozel travaille depuis dans des agences parisiennes. Il a travaillé cinq ans chez Jean-Christophe Quinton puis à l’Atelier Martel, sur des projets de logements et de petits équipements. Diplôme HMONP depuis 2022 et aujourd’hui architecte, Gaspard Clozel partage son temps entre projets personnels et collaborations libérales. Il s’intéresse, d’un point de vue théorique, à la manière dont les contraintes constructives et d’usage créent la forme architecturale.

Diplômée en 2014 de l'Ensa de Paris-Est, Laura Chérubin poursuit son cursus au DSA d'architecte-urbaniste. Dès ses études, elle développe un parti-pris proche de l’existant, et une sensibilité pour les questions d’usage et de matérialité afin de proposer des réponses contextuelles et contemporaines.
Son parcours professionnel est marqué par des agences portant des convictions fortes pour l’architecture durable et l’emploi de matériaux biosourcés.


Modalités d'inscription
Vous êtes étudiant en architecture, art, design ou urbanisme dans une école ou une université française ou étrangère ?
Inscrivez-vous avant le 22 janvier ici.

La procédure ne concerne pas les étudiants de l'école.

Brochure
version française
version anglaise

Les coulisses de la Winter School 2023
sur youtube

Crédit photo (Une) Collection "Kamer Renee" de l’agence d’architecture De Vylder Vinck Taillieu, Galerie Maniera, 2016 © Filip Dujardin