Sainte-Anne, des salines aux mornes
Quand le réchauffement climatique et la montée des eaux remettent en cause ces habitudes, il semble pertinent de vouloir engager un retournement culturel. En effet, si vivre à côté de la mer est de plus en plus dangereux et que les méthodes de construction actuelles ne sont plus viables, alors peut-être faut-il les repenser. À travers le projet, différentes pistes sont présentées : on peut y observer de nouvelles réponses architecturales et l’apparition d’un nouveau rapport à l’eau. D’abord, les architectures proposées mobilisent des ressources et une mise en œuvre locales : en plus de développer des filières économiques martiniquaises, elles permettent de développer une indépendance plus grande envers la métropole en redécouvrant une culture régionale. Les propositions dans le centre bourg privilégient les vues à une proximité fragile à la mer et tentent de reconnecter les formes urbaines à leur géomorphologie. Aux Salines, le retrait progressif vise à changer les habitudes de l’installation humaine petit à petit afin de limiter l’impact de la montée des eaux et de regagner un attrait pour le grand paysage. Enfin, les propositions dans les mornes laissent apparaître des modes de vie en hauteur, protégés, qui donnent de l’importance à des paysages peu habités et peu valorisés.