professeure d’histoire de l’art contemporain

Siah Armajani : l’inquiétante étrangeté de l’architecture ordinaire

mardi 10 décembre 2024
à 13:00
Conférence
Leçon du mardi

C'est en 1960 que Siah Armajani (né à Téhéran en 1939), s'installe à St. Paul-Minneapolis (Minnesota). Après avoir fait du langage et des nombres les matériaux de son travail artistique, cet autodidacte se tourne vers l'architecture pour en tirer les formes et la philosophie de sa sculpture.
Dès lors, Armajani se plonge dans une enquête rétrospective, à la fois esthétique, pratique et phénoménologique, sur les formes de l’architecture la plus commune et la plus familière, celle qu’il peut encore observer dans son Middle West d’adoption. Par là même, c’est dans le registre de l’ordinaire que s’établit son travail, un ordinaire à valeur historique et éthique qui servira de socle à son projet artistique à forte composante politique. Mais ses œuvres affecteront à cette familiarité un fort coefficient d'inquiétante étrangeté comme le montrera la conférence.

Biographie
Valérie Mavridorakis est professeure d’histoire de l’art contemporain à Sorbonne Université et chercheuse au Centre André Chastel depuis 2018. Son domaine de recherches porte principalement sur les nouveaux enjeux de la création artistique depuis les années 1960, tout spécialement dans l’art américain (art minimal, conceptuel et post-conceptuel) selon diverses problématiques culturelles et politiques.

Cycle
Proposé par Emmanuelle Raoul-Duval et Jacques-Marie Ligot, le cycle de leçons du mardi intitulé Monstrum est une opportunité de réfléchir à comment les replacer dans notre corpus architectural, quels rites d’acceptation proposer pour y réengager les corps, comment intervenir réparer-augmenter l’architecture et apprivoiser notre monstruosité. À travers ce cycle, il paraît important de regarder autrement ce que peuvent nous enseigner les monstres, en étudiant leurs impacts sur la ville et l’architecture et en observant certaines pratiques réparatrices, certains déplacements symboliques et penser l’intervention architecturale comme une prothèse sur un corps en pleine transformation.