Lydia Amarouche, directrice éditoriale de Shed Publishing
Étendre l’Empire au-delà des mers : les archives bâties du colonialisme
mardi 15 octobre 2024à 13:00
Conférence
Leçon du mardi
« Nous traverserons plusieurs espaces, de Paris à Alger à Fort-de-France en nous arrêtant sur des bâtiments et monuments-archives de l'histoire coloniale, culturelle, économique, raciale et politique de la France. Au cours de cette conférence, nous explorerons les intrications entre mise en œuvre de l’entreprise coloniale, politiques architecturales, exercice du contrôle sur les corps et dépossession des territoires. En repartant de mes approches éditoriales et artistiques, il sera question d’explorer ce que ces architectures et traces dans l’espace public ont à nous révéler sur le présent de notre société. »
Diplômée de l'École normale supérieure de Paris-Jourdan, Lydia Amarouche est directrice éditoriale, curatrice, autrice et enseignante. Son travail puise dans l'exploration et la valorisation des documents d'archive, une matière première qui lui permet en particulier de réfléchir au passé et au présent colonial. En 2020, elle fonde Shed publishing, une maison d’édition et plateforme artistique qui produit des essais de critique politique et sociale, des livres pour enfants ainsi qu’une programmation d’évènements mêlant ateliers, bibliothèques éphémères, expositions, fêtes, rencontres. Elle enseigne en parallèle à l’université Aix-Marseille. Elle est résidente en 2024 à la Villa Albertine, dans le cadre d’un projet de recherche se déroulant à New-York, Atlanta et Los Angeles sur les pratiques de résistance dans l’édition et la littérature, se concentrant spécifiquement sur les initiatives qui exploitent le livre comme moyen et outil d’éducation politique et populaire.
Proposé par Emmanuelle Raoul-Duval et Jacques-Marie Ligot, le cycle de leçons du mardi intitulé Monstrum est une opportunité de réfléchir à comment les replacer dans notre corpus architectural, quels rites d’acceptation proposer pour y réengager les corps, comment intervenir réparer-augmenter l’architecture et apprivoiser notre monstruosité. À travers ce cycle, il paraît important de regarder autrement ce que peuvent nous enseigner les monstres, en étudiant leurs impacts sur la ville et l’architecture et en observant certaines pratiques réparatrices, certains déplacements symboliques et penser l’intervention architecturale comme une prothèse sur un corps en pleine transformation.