Larguons les amarres, pour un Dolus solidaire
Un tourisme inégalement réparti aussi bien dans le temps que dans l’espace, une dépendance énergétique au continent, une mobilité à prédominance carbonée, une population vieillissante, une périurbanisation sans précédent, des classements paysagers indénombrables et, finalement, les dérèglements climatiques. L’adaptation d’Oléron la Lumineuse à ses nombreux défis semble bien difficile à envisager. Inscrite dans cet environnement contraint, la présente étude fait de Dolus le théâtre de démonstrations embrassant le champ des possibles pour habiter Oléron demain. Il s’agit à présent de considérer les bienfaits d’une insularité ré-enchantée, porteuse d’un écologisme authentique. Le paysage offre une lecture du dialogue entre les humains et le territoire qu’ils ménagent. Les trois unités paysagères d’Oléron - le littoral atlantique, les terres hautes, les pertuis et leurs marais - forment alors les portes d’entrée de stratégies territoriales, urbaines, architecturales et paysagères, visant la production d’hébergements spécifiques à chacun : dolusien actif ou retraité, résident secondaire, touriste de passage, saisonnier... Tout d’abord, la courte histoire du tourisme de masse sur le littoral atlantique nous invite à prendre le parti de la légèreté, autorisant une occupation du sol résiliente aux usages et au climat. Dans un deuxième temps, l’explosion pavillonnaire récente du centre-bourg, conçue pour la mobilité automobile, interroge sa densification inspirée des qualités du tissu urbain historique. Dans un troisième temps, la diversification de l’activité dans les marais ostréicoles, historiquement inscrite dans la vase mainte fois remodelée, s’impose à nouveau comme garante du maintien écosystémique faisant la richesse de l’île. Ensemble, ces démonstrations portent un projet commun de mobilité, renouent avec les filières insulaires, et font la part belle aux savoir-faire. Par leurs interrelations, elles affirment la solidarité comme pièce faîtière de la construction oléronaise.